dimanche 19 avril 2015

«Ettalyeni» (L’Italien) de Chokri Mabkhout.. Une lutte vaine dans un monde dégradé




Faouzi Ksibi
Le Temps, 30 Novembre 2014

 A travers cette œuvre, éditée par « Dar Altanweer », l’auteur nous plonge dans l’histoire récente de la jeune Tunisie, qui se situe entre l’enfance de son héros central, Abdennasser, c’est-à-dire vers le début des années 60 et le début des années 90. Le choix de cette longue période, s’étalant sur trois décennies, est loin d’être fortuit, vu que cette période est la plus importante de l’histoire contemporaine de la Tunisie, puisqu’elle coïncide avec le début du règne de Bourguiba et de celui de Ben Ali. A travers ce pan de l’histoire nationale, qui concentre les événements politiques, économiques, sociaux et culturels les plus marquants, il essaye d’en tirer des enseignements, de proposer des explications et de poser des questions. Il rapporte tous ces faits avec une précision remarquable à la manière d’un historien qui accorde toute son importance au moindre détail sans en omettre aucun. Il nous fait promener dans la ville de Tunis à travers les ruelles de sa vieille ville et les artères du centre ville en nous pénétrant dans ses quartiers populaires, ses lycées, ses bibliothèques, ses bars, ses hôtels… Chacun de ces endroits est cité par son vrai nom, comme le café « El Hadj » du Bardo ou bien l’hôtel « International », et même les personnages qui les peuplaient le sont également. On reconnaît, par exemple, des personnes que certains d’entre nous ont côtoyées, telles que le rofesseur de philosophie, Habib Ben Hamida, des hommes ou des femmes publics, à l’image de la « proxénète du Palais », Saïda Agrebi, ou bien encore l’agent de censure, Abou Essaoud, … Il nous fait visiter tous les coins et recoins de ces endroits, nous en décrit, minutieusement, l’ambiance comme si nous y étions, et nous fait découvrir ces personnages comme si nous les avions fréquentés. Ce tableau extrêmement circonstancié que nous brosse l’auteur permet à ceux qui ont appartenu à cette époque-là de raviver des souvenirs intimes ou bien de ressasser les déceptions du passé. Et même les nouvelles générations qui n’étaient pas là, le roman leur offre une opportunité pour essayer de comprendre leur présent à partir de toutes ces expériences qu’ils n’ont pas vécues. Chaque fait relaté, chaque lieu décrit est porteur de signification, à l’instar d’une soirée anodine passée dans un restaurant ou le portrait d’une rue. Par le biais de la description méticuleuse de la vie dans les quartiers de la Médina, l’auteur nous montre comment une crise morale commence à s’installer dans la capitale. Les causes en sont plusieurs dont la manifestation la plus visible est l’exode rural. Ce phénomène est dû, selon Abdennasser, le Marxiste-léniniste, au manque de développement régional et à la politique du libéralisme sauvage, tout en soulignant, toutefois, que ces victimes du système sont le prolétariat en haillons ou le lumpenprolétariat qui constituerait, ultérieurement, les forces de la contrerévolution.
Procès de la Gauche et des Islamistes
L’une des expériences de cette époque révolue, relatée dans « Ettalyeni » est celle du mouvement syndical estudiantin, dirigé par l’UGET. C’est à travers le statut de ses héros, les étudiants Abdennasser et Zina, que l’auteur nous plonge dans ce monde universitaire, et c’est par la bouche de celle-ci qu’il en fait le procès. « Le mouvement estudiantin n’est pas avant-gardiste du mouvement révolutionnaire, mais elle en est la composante fragile… Les positions des étudiants sont déterminées par leur appartenance de classe », scande-t-elle. Selon elle, le mouvement estudiantin ne peut être, tout au plus, qu’une force de protestation mais pas une force révolutionnaire. Et pour soutenir ses propos, elle rappelle que les étudiants étaient absents dans les grandes révolutions, telles que les révolutions française, bolchévique et chinoise. Il s’agit là d’une entorse à l’exactitude historique, étant donné que dans le chapitre intitulé « La jeunesse étudiante de la Russie tsariste dans le mouvement révolutionnaire », de son œuvre « Textes sur la jeunesse », Lénine parle de « l’enrôlement forcé de cent quatre-vingt-trois étudiants ». Néanmoins, ce qu’elle dit à propos de l’inconstance de la petite bourgeoisie est vrai. Cela se vérifie dans l’attitude de certains ex leaders du mouvement estudiantin qui ont trahi leur passé militant, en s’enlisant dans le confort de la vie bourgeoise. D’ailleurs, même Abdennasser et Zina n’ont évité cette déviation que partiellement, puisqu’en intégrant la vie active, le premier est devenu journaliste dans le journal du gouvernement, bien qu’il soit resté fidèle au Marxisme-léninisme, dont il s’est toujours réclamé, et bien ancré dans ses principes qu’il défend à chaque fois que l’occasion se présente ; la seconde, renonce totalement à l’action politique, change d’ambitions en devenant enseignante et s’éloigne un tant soit peu des idées qu’elle a véhiculées. Mais, la société tunisienne de l’époque ne renfermait que ces modèles? N’existe-t-il pas des gens de gauche qui n’ont pas renié leur appartenance idéologique et politique en devenant adultes? Faut-il voir dans ce choix un jugement arbitraire et une condamnation fantaisiste de la gauche, une manière de dire que le Marxisme n’a pas d’avenir en Tunisie ? En tout cas, la réalité dément, catégoriquement, une telle hypothèse. L’anathème jeté sur la gauche tunisienne apparaît davantage à travers le portrait positif qu’il dresse de Slaheddine, l’ultra libéral, qu’il place sur un piédestal, en le montrant comme quelqu’un de très intelligent, de très pondéré et qui a très bien réussi sa vie. Pour ce qui est des islamistes, ils n’ont pas bénéficié d’un traitement favorable non plus de la part de l’auteur. Celui-ci ne se montre pas tendre avec eux et leur fait un procès aussi implacable que celui de la gauche radicale sinon plus. Il repasse en revue leurs manœuvres déstabilisatrices vis-à-vis de la société tunisienne contre laquelle ils attentaient depuis l’époque bourguibienne, en essayant de substituer son modèle sociétal moderniste par un autre qui est de nature lugubre, inspirant la terreur et glorifiant le néant. C’est une manière de nous montrer par des faits tangibles et de nous dire que le projet réactionnaire de ces islamistes que l’on vit à l’heure actuelle ne date pas d’aujourd’hui et qu’ils l’ont, toujours, bercé depuis leur immixtion dans notre paysage au début des années 70, comme il le montre dans le roman. Ce projet est tout à fait étranger à notre pays, à ses traditions et à a culture ; il nous est importé depuis la péninsule arabe où sévissait et sévit encore aujourd’hui le Wahhabisme. L’auteur met à nu les connivences entre les islamistes tunisiens et le régime politique de l’époque qui a, largement, favorisé leur émergence en vue d’affaiblir la gauche. A ce propos, il dévoile le projet de l’ex premier ministre, Mohamed Mzali, de faire participer ces deniers au pouvoir. Leurs positions et pratiques d’hier n’ont pas changé: pour accéder au pouvoir, ils collaborent avec les Rcdistes comme ils l’ont fait par le passé avec les Destouriens, et ils s’attaquent au modèle sociétal moderniste des Tunisiens exactement comme ils l’ont essayé auparavant. A travers cette similitude sous-entendue, l’auteur laisse apparaître leur essence réactionnaire qui met à nu le caractère fallacieux de leurs discours et leurs actions malhonnêtes et perturbatrices visant à réaliser leur projet obscurantiste. Cela montre, à l’évidence, qu’ils s’inscrivent en dehors de l’histoire dont ils ont une vision statique ou plutôt régressive.
Les supplices du monde arabo-musulman
Dans une atmosphère sociale malsaine, nos deux héros, Abdennasser (surnommé l’Italien pour ses traits italiens mais aussi pour ses origines suspectes trahies par l’embarras de sa mère à chaque fois qu’on lui demande pourquoi il ne ressemble pas à ses frères) et Zina, sont consumés comme un bois. Leurs ambitions s’avèrent démesurées dans un pays où l’intelligence est étouffée. Ils subissent une castration qui les rend impuissants de s’exprimer, de s’épanouir et de s’imposer dans leurs milieux respectifs et leurs environnements immédiats. Cette inhibition les dépouille de leurs potentialités, c’est-à-dire de leurs individualités et les réduit à des êtres végétatifs qui ne font que ruminer leurs déceptions et l’amertume que leur fait avaler le groupe au comportement grégaire et auquel ils s’identifient malgré eux, à l’instar du cercle des journalistes médiocres, envieux et chicaneurs face auxquels Abdennasser finit par abdiquer et adopter leur langage futile pour s’épargner des tracasseries inutiles. D’ailleurs, l’inculture caractérise bien un bon nombre de l’intelligentsia, et les étudiants de gauche cités dans l’œuvre en sont la parfaite illustration. C’est ce qui expliquerait le portrait de Zina, cette boulimique de culture. En créant ce personnage, le romancier voudrait nous présenter le modèle à suivre par les vrais intellectuels. Face à ce monde hostile, les tentatives réitérées par Zina pour écarter tous les écueils, qui s’érigent sur son chemin, sont vouées à l’échec. Son sort est déjà scellé, il s’abat sur elle comme une fatalité à laquelle elle ne peut plus échapper. Toutefois, et en dépit de l’injustice flagrante de la société qui lui inflige le plus grand mal, elle n’est pas exempte de tout reproche, ce personnage trop ambitieux et un peu idéaliste en est quelque part l’artisan à cause de sa tendance à vouloir tout intellectualiser y compris l’amour et les sentiments. Abdennasser et Zina sont l’incarnation de ces militants avant-gardistes qui cachent des blessures béantes derrière cette placidité qu’ils affichent et au moyen de laquelle ils domptent leurs vis-à-vis. En fait, cette force impressionnante et cette inflexibilité avec laquelle ils parviennent à subjuguer leurs admirateurs comme leurs adversaires et leurs ennemis ils la puisent dans des souvenirs douloureux enfouis dans les plis secrets de leurs histoires intimes. Leur présent est une revanche contre leur passé très décevant, enduit de larmes et de sang, ce qui donne à la vigueur de leurs caractères un aspect rancunier. Alors, ne faudrait-il pas voir dans cette force affichée une fragilité déguisée ? En montrant de la compréhensivité et en éprouvant de la compassion envers le calvaire et les malheurs de Zina, Abdennasser n’essaye-t-il pas d’apaiser les siens et de justifier sa déconvenue ? La dureté de la vie ou plutôt l’atrocité d’une société impitoyable, malade et schizophrène qui exhibe une morale et un honneur qu’elle n’a pas ont fait d’eux les victimes de la pédophilie et de l’inceste, ces vices qui règnent en catimini, qui rongent pernicieusement les êtres et les oblige à en traîner les séquelles leur vie durant. Ils sont crucifiés sur l’autel de ces simulacres de moralité et de dignité, c’est-à-dire de la dépravation et de l’infamie. Il en découle que leur choix d’idéologies progressistes n’est pas un hasard, ce serait une option obligée, bien étudiée et bien délibéré et non pas dictée par les conditions objectives dans lesquelles ils évoluent. Car, si c’était le cas, lui, le fils d’un dignitaire, il aurait emboîté le pas à son frère aîné, Salaheddine, d’obédience libérale, et elle, une paysanne issue d’une famille extrêmement nécessiteuse, elle aurait monnayé ses efforts pour essayer de sortir de la misère et se contenter d’être une femme rangée, imprégnée des valeurs incarnées par son entourage misérable, le dessein des gens de sa condition. Donc, l’adoption du Marxisme-léninisme par Abdennasser, et d’une forme d’un Marxisme « évolué » par Zina serait une quête de nouvelles valeurs, des valeurs qu’ils n’ont pas trouvées dans l’Islam qui gouverne leur société d’appartenance.

                                    

vendredi 17 avril 2015

الطلياني: عدالة الرواية في إنصاف الحاكم والمحكوم وما بينهما


كمال الشيحاوي، جريدة الصحافة، 07 / 04 / 2015

على خلاف ما يقال عادة في حرص المدرّسين الجامعيين على الانضباط لقواعد الكتابة وأصولها وغلبة روح المحافظة لديهم فإن تاريخ الأدب التونسي يثبت الكثير من المغامرات والاندفاعات الكبيرة التي خاضها أساتذة في مجال الأدب نذكر منهم «محمود المسعدي» وما أحدثه من ثورة في الكتابة القصصية و«صالح القرمادي» و«الطاهر الهمامي» و«فرج لحوار» و«صلاح الدين بوجاه» وما صنعوه من مغامرات في «الكتابة الحية» و«في غير العمودي والحرّ» وفي «التجريب» بمختلف أشكاله.
و الجامعي «شكري مبخوت» الذي جاء إلى الإبداع الأدبي بشكل متأخر زمنيا يندرج ضمن هؤلاء المغامرين فقد فاجأ العارفين بمنجزه الأكاديمي الدقيق في مجالي «اللّغة» و«البلاغة» بروايته الأولى «الطلياني».  و حقّقت الرواية التي بلغت الآن طبعتها الثالثة نجاحا قياسيا مقارنة بما يصدر في تونس عموما فاختيرت ضمن القائمة الطويلة لجائزة «البوكر» العربية للرواية ثمّ نجحت في الفوز بأن تكون ضمن القائمة القصيرة لهذه الجائزة والتي تشمل ستّ رويات. وهو تتويج رمزي وماديّ لم يسبقه إليه في تونس سوى الروائي «الحبيب السالمي». وفي انتظار امكانية أن تقتنص المرتبة الأولى لهذه الجائزة فقد نالت مؤخّرا جائزة معرض تونس الدولي للكتاب في مجال الإبداع.
ورواية «الطلياني» التي تمتد على 340 صفحة تقريبا «كلاسيكية» في معمارها السردي. فالبناء فيها دائري يشير في نهايته إلى ما بدأ به. وظاهريا تبدو الرواية محاولة لتفسير أسباب العنف الذي مارسه «عبد الناصر»/البطل الرئيسي في القبر على الإمام الذي جاء لدفن والده «الحاج محمود». كانت حادثة غريبة ومثيرة ومحاطة بالكثير من الألغاز. وكأنّ الرواية كلّها محاولة لفكّ هذا اللّغز، مع أن الأمر لم يكن سوى تعلّة فنّية.
أسند «المؤلّف» الورقي مهمّة السرد الاستعادي في مجمله  لصديقه ليروي فصولا من حياة بطله الرئيسي «عبد الناصر» وعدد من الشخصيات التي لها صلة به على الصعيد الأسري وفي أروقة الجامعة وساحاتها وفي فضاءات العمل والحياة العامة التي عرفتها تونس خلال السنوات التي سبقت مجيء نظام «بن علي للحكم» والسنوات الأولى التي تلت مجيئة وتحديدا أوائل تسعينات القرن الماضي.
تجري الأحداث في الرواية  بشكل متسلسل زمنيا ومتباطئ من كثرة الاستطرادات والاستعادات وقليلا ما كان نسقها مشوّقا ولعلّ ذلك راجع لكونها رواية «شخصيات» بامتياز. وقد أظهر «المبخوت» قدرات مميّزة في السرد ونجح كثيرا في الوصف وخصوصا في تصوير بعض اللّقاءات العاطفية والجنسية الحميمة بأسلوب فيه من الدّقة والعمق والجرأة والإثارة التي نستشعرها من داخل النصّ في بلاغة وسلاسة. وذلك بعيدا عمّا نقرأه في روايات أخرى من أساليب «فضائحية» تعوّض ضعفها الأدبي بضروب من الإثارة المبتذلة.
قامت الرواية بدور أدبي في كشف جوانب ممّا عاشته تونس سياسيا واجتماعيا في تلك الفترة وما استتبع ذلك من فضح لأساليب نظام بن علي الذي تحكّم بالإعلام وبالفضاء العام بواسطة عدد كبير من الأمنيين والسياسيين والإعلاميين الذين شكّلوا جهازا مترابط المصالح والأهداف وهي لم تقف عند ذلك فحسب بل فضحت جزءا ممّن ينسبون إلى العائلة الديمقراطية واليسارية ممّن تحوّلوا إلى مدافعين شرسين على النظام يبرّرون سطوته ويساعدونه على بسط نفوذه بالكامل. وفي هذا المقطع من الرواية حديث عن أحد هؤلاء المخبرين في إحدى صحف «النظام» ويدعى «أبو السعود ح» : «أحسنت. اليوم أصبح أخطر علينا من الدستوريين أنفسهم كأنّه يريد أن يكفّر عن سنين معارضته للنظام أو يسترضي أسياده أو ينتقم من صورته التي يراها لدى المحرّرين فيخصّيهم بمقصّه بعد أن خصى نفسه».
تمثل رواية «الطلياني» إضافة هامة لمدوّنة الرواية التونسية والعربية و«كلاسيكيتها»المحبّبة التي تذكّرنا بعيون الرواية العربية في ستينات وسبعينات القرن الماضي (نجيب محفوظ وحنا مينة) يمكن تأويلها على أنّها محاولة للامساك ببناء ما (ولو في مجال الفن الروائي) كان مهدّدا كغيره من البناءات بالتصدّع والانهيار والتخريب في تلك الفترة والمساحات الشاسعة التي منحتها لمن كانوا على هامش النظام الحاكم من الشخصيات مثّلت نوعا من التحية والتكريم لهم. والرواية بهذا المعنى إذن احتفاء بقيم وأفكار وبجيل حاول باختلاف حساسياته وحساباته الفكرية والسياسية أن يفتكّ هامشا من منظومة الاستبداد التي كانت سائدة وأن يوسّع هذا الهامش ما استطاع إلى ذلك سبيلا ولم يكن مجال الإعلام الثقافي سوى صورة من صور هذه المقاومة في مجالات سياسية وحقوقية وثقافية اعلامية مختلفة.




dimanche 12 avril 2015

الطلياني.. والبوكر


السعد  المنهالي
الاتّحاد (الإمارات)، الأحد 12 أفريل 2015

بعيداً عن الفلسفة واللغة الشعرية والدور التوعوي -وهي التهم اللاصقة بالرواية العربية- يقدم لنا الروائي شكري المبخوت في رواية «الطلياني» عملاً مثيراً مميزاً، ‏يغوص بنا عبره في زاوية تفصيلية من حياة الشعب التونسي -فترة البورقيبية وحتى التسعينيات إبان حكم زين العابدين بن علي- متناولاً الاستقطابات في الميادين الجامعية وتأثير التغيرات الفكرية والسياسية في توجهات الطلبة وانتماءاتهم وخياراتهم الشخصية، عبر قصة عبد الناصر القيادي الطلابي اليساري.
الطلياني بعلاقاته المعقدة بالنساء منذ طفولته، أمه وأخواته، وجارته جنينة، صديقته زينة وصديقتها نجلاء.. وريم، وما مثلنه من محرك رئيسي للطريقة التي عاش بها حياته. فيما كانت علاقته بالجامعة والسلطة والصحيفة الحكومية المحرك في الطريقة التي فكر بها في حياته. وبين المحركين تتوقف أمام شخصية تحتار في مشاعرك تجاهها، إذ تختلط بين الشفقة وبين الإعجاب وبين الاحتقار، ولعل هذا التناقض جعل للشخصية جذباً خاصاً ومحفزاً لإكمال قراءة العمل.
رواية ذكية في انغماسها عمودياً عبر السرد في الشخصية النفسية للطلياني، وهي الكنية التي لزمت عبدالناصر البطل الرئيسي في العمل، وقد لقب بذلك منذ صغره لما امتاز به من جمال الوجه والبنية. المثير هو قدرة العمل على جذبنا لداخل الشخصية منذ المشهد الأول له في الرواية بل وإثارة فضولنا نحوه، فتمضي لقراءة ما يزيد على 340 صفحة لتعرف دواعي تصرف الطلياني الشاذ وقت دفن والده. وهو ما ستعرفه في مقابل بقاء الكثير من الأمور معلقة سواء في الغرابة التي أرادها الكاتب حول شكل الطلياني الذي لا يشبه والديه، وتعمد إثارة الخلاف حول ما كانت تنعته به أمه (ابن الحرام) أو حتى في النهاية غير المناسبة لزينة في باريس من دون أي هدف على عكس سير شخصيتها طوال العمل.. والغرابة ذاتها في نهاية حكاية الطلياني مع نجلاء!
كلنا في الهم شرق.. رددت هذه المقولة كثيراً على نفسي أثناء قراءتي للعمل التونسي، فما أقرب ذاك الذي في أقصى الغرب من هذا الذي في الشرق، نتشابه كثيراً طالما الشرق مكاننا وإنْ اختلفت تفاصيل صغيرة، إذ تتكرر الظروف السياسية والتأثيرات الفكرية الخارجية والطريقة التي تعاملت بها السلطات العربية مع القوى الطلابية في الجامعات أو المؤسسات الصحفية، وفي رأيي كان هذا أسوأ ما في الرواية، وإن لم يُعِبها، وإنما تسبب في بعض مناطق الملل فيها.


samedi 4 avril 2015

رواية “الطلياني” لشكري المبخوت .. الإدانة والحب والتطرف والاغتصاب




 بديعة زيدان
 الأيّام (رام الله)، بتاريخ 31 / 03 /2015

«الطلياني»، هي الرواية الأولى للتونسي د. شكري المبخوت، والتي تنافس على الجائزة العالمية للرواية العربية (البوكر) من بين ست روايات ترشحت للقائمة القصيرة، حيث تتناول بعمق عبر شخصيتي «الطلياني» (عبد الناصر) أولاً، ومن ثم معشوقته وزوجته السرية لاحقاً «زينة»، وكلاهما طالبان جامعيان، إضافة إلى شخصيات أخرى تبدو كـ»كومبارس» في غالب الأحيان، وإن كان وجودها محورياً، وليس من باب الترف.
وتدور احداث الرواية في فترة زمنية محددة من التاريخ التونسي الحديث، بلغة سردية رشيقة سلسلة قريبة من الكثيرين، حيث تناول بالتحديد أواخر حكم برقيبة وأوائل حكم الرئيس التونسي المخلوع زين العابدين بن علي.
وتدور غالبية أحداث الرواية في الحرم الجامعي، ليغوص عميقاً في عوالم الطلاب وتنظيماتهم السياسية، فالطلياني شيوعي (يساري متطرف)،  بينما زينة المستقلة إلى حد كبير كانت تنتقد التطرف بكل أنواعه، و»الحركات الفاشية ذات المشروع الديني الاستبدادي واليسار أيضاً»، وكأن الرواية رسالة ضد التطرف، وخاصة من قبل النقيضين الإسلامي واليساري، فـ»لكل جهله المقدس وأصوله الكاذبة»، على حد تعبير «زينة».
وتبدأ الرواية بمشهد عنف غير مبرر من «الطليانى»، ضد الشيخ علال، الذي تحول إلى شيخ بعد وفاة والد زوجة الشيخ الشهير، يوم جنازة والده الحاج محمود، ليفتح المبخوت سؤالاً يبقى يرافق القارئ حتى الصفحات الأخيرة من الرواية، ومفاده: لماذا فعل عبد الناصر (الطلياني) ذلك، في تقنية سردية تقوم على مبدأ إشراك القارئ من خلال الاحتمالات المتعددة للإجابة على السؤال الذي يشغل المسار الذي يتبعه القارئ حتى النهاية أو ما قبيلها.
ورغم كون هذه الرواية عملا بكراً، إلا أنه عكس طاقات سردية كامنة لدى المبخوت، الأكاديمي والناقد بالأساس، وقدرته على إدارة الرواية بشكل جيد.
والطلياني هي كنية لبطل الرواية عبد الناصر, وقد كنّي كذلك لجمال وسم به .. ربما تكون أمه زينب «توحّمت على إحدى الشخصيات في قناة الراي أونو الايطالية»، ومن خلاله يفتح المبخوت أبواب الرواية على مصراعيها ليدخلنا الى عوالم، المنحدر من عائلة ارستقراطية، تقطن احدى ضواحي العاصمة.
حكاية الرواية
يختار الطلياني الدراسة بكلية الحقوق، ويبدأ يشتهر بجرأته وفصاحته وبكونه يسارياً متطرفاً، حتى يترأس إحدى قوائم الحزب الشيوعي التونسي، ثمّ يتعرف على زينة الطالبة في كلية الآداب قسم فلسفة وهي فتاة جميلة وما يميزها أنها شخصيتها قوية، وصراحتها التي تصل درجة الحدية، فهي تنتقد الجميع بلا هوادة، لدرجة أنه طلب من الطلياني تصفيتها بسبب مواقفها المزعجة للحزب الشيوعي، وإن كانت انتقادها الحادة طالت الإسلاميين أيضاً، إلا أن هذه الشخصية النفاذة للقلوب أوقعت الطلياني في حبها، فرفض تصفيتها، بل بات يسعى لحمايتها على أكثر من صعيد.
وما ميز زينة انتقادها المشروع الديني الاستبدادي واليسار ايضا بمركزيته المفرطة، واعتماده على قوالب جاهزة وفق تحليلات لينين وماوتسي تونغ حول الواقعين الروسي والصيني واسقاطهما على الواقع التونسي.
تدخل الرواية منعطفاً جديدا بارتباط عبد الناصر بزينة سراً، وتتوالى الاحداث إذ تدخل زينة معترك الحياة للتدريس فيقتل طموحها الدراسي كل حماستها السابقة لحياتها الزوجية وعلاقتها بالطلياني ورحلتها معه، رغم الشعور الداخلي الغريب لكل منهما تجاه الآخر، والذي ظل يرافقهما إلى فترة طويلة، ويجمعهما سوياً تحت سقف واحد، فيما يتخرج عبد الناصر من كلية الحقوق مع تزامن تصدع علاقته بزينة، وهو ما يؤدي إلى تحوّل في شخصيته عندما يدخل عالم الصحافة.
وهنا يفتح شكري المبخوت ملف الصحافة القذر في أواخر عهد بورقيبة: الحصار الرقابي، والتملق، والتسلط السياسي حيث يجد الطلياني نفسه، ودون قرار، ينجر في هذا التيار، خاصة أنه يتحول مع الوقت ليكون الصحافي الأهم في الجريدة الناطقة باسم الحكومة، في وقت تزداد فيها الهوة بينه وبين زوجته، ما دفعه لعلاقات عاطفية وجنسية متعددة، بينها واحدة مع أعز صديقات زينة، حيث يتنقل من جسد إلى جسد في رمزية لانتقاله من فكر إلى آخر مع رحيل بورقيبة، واستلام بن علي زمام الأمور.
بعد طلاق عبد الناصر من زينة، يدخل الطلياني رغم نجاحه في عمله كمراسل لجريدة اجنبية مرحلة من العبثية والتفسخ الاخلاقي، سبقها تعرض زينة لتحرش جنسي من استاذها الجامعي المشرف على بحث تخرجها الذي من أجله أهملت حياتها الزوجية، لتتحول من قوائم الشرف إلى قوائم الراسبين، بعد أن رفضت تحرش أستاذها بها، بل وضربته بعد ترسيبها، ما جعل إدارة الجامعة تحولها إلى التحقيق، فطلبت الطلاق، وهجرت البلد، لترتبط بأكاديمي أجنبي في الخارج، عمره ضعف عمرها.
يتواطأ عبد الناصر، بشكل أو بآخر مع المستجدات الجديدة، ويعيش التناقض بين مبادئه التي كان يعتنقها والحياة الجديدة التي يعيشها «لأنني اعتدت ان اعيش منذ صغري على ان تكون لي حياة مزدوجة».
ويتعرف «الطلياني» على ريم في مرحلة ما بعد طلاقه من زينة، وبعد جنينة وانجيلكا وبعد نجلاء صديقة زينة قبل الطلاق، يصل المبخوت الى الحدث الذي يرجعنا للسؤال الاول: لماذا ضرب عبد الناصر الشيخ علالة، ليكشف أن الطلياني، وحين كان في سن الثانية عشرة، قامت زوجة الشيخ، وعلى إثر خلاف كبير مع زوجها الذي كان يعمل عند والدها الثري، بهجره والعيش في منزل والد ووالدة عبد الناصر، صديق والدها وجاره .. ومع الوقت بدأت تداعب الطلياني الطفل آنذاك حتى تطورت الأمور إلى علاقة جنسية كاملة لأكثر من ثلاثة إلى أربعة أعوام، كان لا يزال فيها عبد الناصر طفلاً، علماً بأن شقيق الطلياني الأكبر صلاح الدين هو من كان فض بكارة زوجة علالة قبل زواجها من الشيخ المفترض.
والصاعق أن الشيخ علالة حاول اغتصاب الطلياني في أكثر من مرة، لعله يخرج من عقدة «الإمام العاجز جنسياً»، وكان حينها في سن السادسة، فجاءت العلاقة الجنسية بين الطلياني وزوجة علالة، ومن ثم ضربه، كنوع من الانتقام له الكثير من دلالاته الرمزية في سياق الرواية التي تعالج حقبة ضبابية في التاريخ التونسي الحديث.
الفصل الأخير
في الفصل الأخير من الرواية، تطفو ذاكرة الطلياني الطفل الموشومة بمحاولات الاغتصاب على السطح، فيخرج السرّ الذي كان يعتمل في لا شعوره بصيغة عمل عنيف غير مبرر، ظل تساؤلاً يرافق قارئ الرواية حتى أسطرها ما قبل الأخير، إضافة إلى ما كان يعتمل في داخله من خلال حكاية عشيقته زينة، ذات الأصول الريفية، المغتصبة هي أيضاً، دون أن تعلم هوية مغتصبها، وإن كانت تشك في أنه قد يكون والدها أو شقيقها.
هكذا يتحوّل فعل الاغتصاب في الرواية إلى بؤرة دلالية لا تشمل الذوات، وإنّما تطال الفكر والموقف والسياسة: سياسة انكشفت ألاعيبها لعبد الناصر الصحافي في إحدى الجرائد الناطقة بالفرنسية من خلال ما يدور داخل دوائر قراصنة الاعلام والمال والسياسة التابعين لسلطة الحاكم من تحالفات بغيضة وصراعات دفينة، آلت إلى الانقلاب على نظام بورقيبة والتبشير بالعهد الجديد، من خلال بيان واهم يلوّح بالتغيير.
الرواية ما بين الذات والتاريخ
وتتأرجح الرواية ما بين السيرة، وإن لم تكن شخصية ربما، وما بين التاريخ أو محاولات استنطاقه، من خلال ضمير المتكلم الذي يخاطب القارئ عبر شخص الراوي، الصديق المشترك ما بين الطلياني وزينة، التي كان الراوي يعشقها ويتمناها له، ولكنه لم يكن يمتلك الجرأة ليبادر تجاهها بما يعبر عن مشاعره، أو ما يختلج في دواخله، في حين كان الراوي يلعب دور سارد حكايات الشخصيات وحيواتها، وكأنه يتكلم بألسنتها، لكن دون أن يسكنها، لذا نراه يتحدث عنها لا بلسانه، بل بلسان شخصيات أخرى.
قالوا في الطلياني
وقال د. خالد الغريبي، الأستاذ بكلية الآداب بصفاقس: رواية الطلياني، هي منّا إلينا، سواء أكنّا شهودا على أحداثها، ممثّلين أو كومبارس، أم مجرّد قرّاء لا صلة لنا بها إلا بالتخييل… لعلّ الرواية بمتنها وحاشيتها تنزع عنّا ورقة التوت وتدفئنا ببيانها الآسر وألاعيبها الساحرة.
وأضاف: رواية الطلياني تحرّرك من واقعك لتكون في أسر ذاكرتك. وعلى قدر صدقها في تعرية النفوس والكشف عن هشاشتها يكون فعل التطهير من صناعة الأوهام. ومتى تطّهرنا من أوهامنا نكون الأقدر على تحقيق أحلامنا.. تلك هي الرسالة المشفّرة التي ترسلها إلينا الرواية من خلال التشكيلات السردية التي تنسجها: أمكنة وأزمنة وشخصيات وأحداث مصنوعة من عجينة اللغة، ومكوّنات القصّ، ووقائع التاريخ.
أما د. خالد الحروب، الكاتب والأكاديمي الفلسطيني، فقال: لا هو من قبيل الخفة في التعبير ولا السخرية في القول، الزعم بأن تشابه الهموم العربية مشرقا ومغربا يُعد وجها من العناصر المشتركة التي تؤكد عوامل وحدة العرب، مثاليا ونظريا على الأقل. واستنساخ التعامل مع تلك الهموم من الجار العربي جزء من تلك العناصر أيضا. لماذا، تأملاً، تعاقبت ثورات الربيع العربي من بلد عربي لآخر، ولم تنتقل الى بلدان الجوار غير العربي: إلى النيجر وتشاد، أو تركيا وإيران، او إثيوبيا وأرتريا، على سبيل العدوى مثلاً؟ على كل حال ليس هذا حديث هذه السطور، لكنه بعض مما تثيره قراءة الكاتب والمثقف التونسي القدير شكري المبخوت في روايته الممتعة «الطلياني».
بدوره أشار الكاتب والباحث والإعلامي التونسي عبد الدائم السلامي، إلى أن «الطلياني» رواية إدانة: إدانة السلطة وأعوانها، وإدانة الأيديولوجيا ودعاتها، وإدانة القيم الاجتماعية وحرّاسها من المثقّفين والعامّة، وهي أيضاً رواية حلم وحبّ: حبّ «الطلياني» لـ «زينة»، وحبّ «زينة» للحريّة، وحبّ الراوي لمرويّاته. تفعل الرواية كلّ ذلك بجُرأةٍ كبيرة حاشدةً عُدّتَها التخييلية وعَتادَها اللغويّ لكشفِ كلّ مفردات الواقع التونسيّ وتتبُّع تفاصيلها المادية والنفسية.. وهو ما يجوز معه القول إن «الطلياني» مغامرة في تسريد تاريخ تونس من آخر زمن بورقيبة إلى عهد بن علي تسريداً محكوماً برؤيةِ مثقّفٍ عايش تلك الفترة وخَبِرَ ويلاتها وتأزُّمَ مصائر الناس فيها».

من الجدير بالذكر أن رواية «الطلياني» لشكري المبخوت، رئيس جامعة «منوبة» التونسية، فازت، بجائزة «الإبداع الأدبي» لمعرض تونس الدولي للكتاب، الذي ينتظم ما بين 27 آذار الجاري و5 نيسان المقبل، حسبما أعلن عن ذلك المنظمون، أول من أمس، في ندوة صحافية بالعاصمة التونسية.